« Ailefroide, cœur chaud ! »
25 randonneuses et randonneurs se regroupent le lundi 13 juin 2022 à 7h30 sous la grenette de la Salle Michel DOCHE pour un séjour d’une semaine dans le massif des Ecrins. Bruno et Gérard, les organisateurs précisent les derniers éléments pour le covoiturage et le trajet pour rejoindre Aillefroide.
7 véhicules quittent le parking pour un trajet qui emprunte, après Ugine, Albertville et une portion d’autoroute jusqu’à St Michel de Maurienne, le col du Télégraphe, le Galibier et le Lautaret avant de rejoindre Briançon et enfin Vallouise, commune à laquelle est rattachée le hameau d’Ailefroide. Seul le franchissement du Galibier présente une difficulté: des travaux suscitant des interrogations quant à la poursuite de notre déplacement. L’incertitude est levée au bout d’une trentaine de minutes, grâce à l’heureuse initiative de Thibaut qui, ayant pu franchir le col, nous en informe.
L’arrivée au chalet hôtel d’Ailefroide, où nous sommes accueillis par Amélie – la propriétaire des lieux- se fait vers 13h. Juste le temps de quelques consignes et nous prenons le chemin pour pique-niquer près du torrent de Saint-Pierre puis poursuivre par une boucle d’un peu plus d’une heure afin de se dégourdir les jambes. La chaleur est déjà bien présente, elle nous accompagnera durant toute la semaine !
Un chalet est en bord de chemin, sa toiture dispose d’une couverture à base de planches d’une cinquantaine de centimètres, elle engendre des comparaisons et des interrogations. Ancelles, tavaillons, bardeaux tout y passe afin de préciser le nom de ces morceaux de bois typiques de la région, certainement du mélèze.
Les prés et champs sont bien fleuris, point d’animaux présents ni de coupes. Ainsi, ce sont les premières fleurs qui s’offrent à nous et viennent compléter nos connaissances : Bistorte (renouée ou officinale appelée aussi langue de bœuf !), lys oranger, martagon, un peu de sauge aussi (dite « herbe sacrée » lorsqu’elle est comestible en raison de ses nombreuses propriétés médicinales) et bien d’autres. La flore alpine qui nous attend ne manque pas de variétés.
« Tiens une vipère ! ». « Non, c’est une couleuvre noire. » Elle traverse le chemin devant nous pour s’abriter sous des rochers protecteurs. Une gouille d’eau permet de détourner l’attention et l’envie de faire trempette ne manque pas, mais nous devons rejoindre notre chalet.
Installation dans nos chambres, réunion des animateurs, choix des randonnées du lendemain et répartition par groupe puis diner concluent cette première journée. Ce découpage de la fin d’après-midi se répètera chaque jour.
Le dîner est convivial, la cuisine orientale nous surprend, après un dépaysement relatif du nord au sud des Alpes, c’en est un autre du nord au sud de la méditerranée ! La découverte est intéressante, mais malgré tout « le randonneur » doit disposer de calories et Bruno avec diplomatie fera en sorte que dès le deuxième soir nous disposions d’un menu plus adapté ! Nous rejoignons nos pénates avec en tête les randonnées qui nous attendent.
Elles seront nombreuses ces randonnées car à raison de 2 à 3 itinéraires différents chaque jour nous aurons l’occasion de parcourir de nombreux sentiers dans le parc national des Ecrins – dont une partie emprunte le tracé du Grand Tour des Ecrins.
En synthèse :
Mardi : 3 groupes – Lac de l’Eychauda 2514m –Col des Grangettes 2684m – Refuge des Bans 2076m ;
Mercredi : 2 groupes – Jas Lacroix 1946 m – Refuge des Bans 2076m ;
Jeudi : 3 groupes – Source Puiseux 1971 m– Refuge du Glacier Blanc 2542m – Glacier Blanc 2950m ;
Vendredi : 2 groupes – Tête de la Draye 2080m – La Blanche. Ce dernier sommet sera le point culminant de la semaine avec une altitude de 2953m et un dénivelé de près de 1500m pour 5 d’entre nous !
Samedi : Montée en un seul groupe au Refuge du Pré de Madame Carle 1874m.
Le programme prévu a été réalisé. Seule une légère pluie – mercredi – est venue contrarier le bon déroulement de la semaine. Elle n’a pas pour autant altéré la bonne humeur, bien au contraire puisqu’une pause conviviale au restaurant « la Table de Nany » à Vallouise est venue agrémenter notre journée.
Les chemins des Ecrins nous en ont offert des écrins! En effet qu’ils soient de verdure ou autres, nous aurons pu admirer la beauté des paysages montagneux avec les Pics (« Sans Nom » ou avec !), Pointes, Têtes, Glaciers (Blanc ou Noir), Cîmes (de la Condamine) Lacs, moraines glaciaires … observer la nature généreuse et découvrir quelques rares chamois et à l’opposé de très nombreuses marmottes si peu impressionnées qu’elles en viennent même à traverser les chemins à notre passage ou siéger sous les véhicules.
Nous conserverons de ces itinéraires des souvenirs de passage délicats équipés ou non d’une « main courante », des pentes plus ou moins fortes empierrées ou non, quelques éboulis ou pierriers, un col à l’accès vertigineux que nous n’avons pas emprunté, un refuge accueillant, un glacier crevassé… Nous nous souviendrons aussi des efforts fournis sous une chaleur parfois étouffante pour des randonnées plus ou moins soutenues qui ont montré une fois de plus que la randonnée en groupe est source de partage et d’aide mutuelle dans la difficulté.
La flore, comme à l’accoutumée n’a pas manqué de provoquer l’émerveillement et la curiosité. Ainsi aux abords de nos sentes, l’Aster des Alpes ou Reine-marguerite des Alpes, la céraiste (ou corbeille d’argent ou oreille de souris – les fleurs ne manquent pas d’originalité et de mystère !), la biscutella, la bartsie des Alpes (ou cocrète violette, cocrète signifiant crête de coq, ici forme de la fleur !), une bugle (au féminin, au masculin c’est un clairon !) pyramidale aux fleurs vertes ou pourpres, des pieds-de-chat (appelé aussi œil de chien !) mâle de couleur blanche et femelle de couleur rose voire pourpre ont généré moultes interrogations ou échanges. Les logiciels de reconnaissance photographiques sont venus quelques fois confirmer les connaissances des plus férus. Ce sont aussi la valériane, la linaire des Alpes de différentes couleurs (ou Muflier des Alpes, ou encore Gueule-de-lion des Alpes), l’arméria alpina (vient du latin « armor » qui signifie bord de mer !), la silène acaule (à la longévité exceptionnelle, près de 1000 ans pour certaines !), la benoîte (c’est la cousine du fraisier !) en graine ou en feuille, l’Eritrichum nain ou roi des Alpes (ou mousse d’Azur, myosotis des neiges…)… c’est une encyclopédie florale qu’offre en soi un tel « terrain de jeu » !
Une bien belle semaine de partage et d’échanges ayant permis à chacun de mieux se connaitre, de pratiquer des randonnées de son choix, de découvrir aussi, pour la plupart, ce massif et son évolution, notamment depuis plus d’un siècle pour en faire un parc national protégé. Elle s’est conclue par un déjeuner au refuge du Pré de Mme Carle, samedi 18 juin. Après une courte visite à la maison forestière de Cézanne et au refuge du Parc des Ecrins pour quelques achats de souvenirs, à 15heures le signal de départ est donné pour un retour qui s’effectuera en ordre dispersé par le même itinéraire qu’à l’aller.
Evelyne, Marie Thé, Michelle Thomé, Nicole, Bruno, Gérard, Daniel Emonet, Daniel Thomé, Bernard animateurs de nos randonnées sont les artisans de la réussite du séjour, nous leur en sommes reconnaissants. Bruno et Gérard les organisateurs ont sans cesse été à l’écoute de chacun pour répondre aux différents besoins et en liaison avec l’équipe d’Amélie y apporter des réponses. Ils auront aussi avec rigueur et patience géré l’arrivée en fin de séjour d’un invité surprise (cf. virus !). Qu’ils en soient remerciés.